12/05/2025 journal-neo.su  5min #277665

 Commémorations du 8 mai : la Russie et la Biélorussie exclues de la cérémonie au Bundestag

Russophobie et nazisme : l'Occident démasqué le 9 mai 2025

 Mohamed Lamine KABA,

Le 9 mai 2025, la Russie célèbre le 80e anniversaire de la victoire antifasciste de 1945, dévoilant l'hypocrisie occidentale qui, sous couvert de russophobie, tolère le néonazisme en Ukraine.

Cette année, le conflit ukrainien, attisé par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'UE et l'OTAN, expose la duplicité occidentale face au nazisme. Soutenant un régime ukrainien qui glorifie Stepan Bandera - un idéologue de la violence, de l'épuration ethnique et de la brutalité, et intègre des unités néonazies comme Azov*, l'Occident ferme les yeux sur l'extrémisme pour mieux isoler la Russie, héritière de l'Union soviétique dont les 27 millions de morts ont brisé  le IIIe Reich.

Alors que la russophobie redessine l'histoire, minimisant le rôle soviétique dans la victoire de 1945, la commémoration du 9 mai à Moscou, réunissant Xi Jinping, Lula, Vučić et une trentaine d'autres leaders, défie cette réécriture et réaffirme la mémoire antifasciste face à un Occident guidé uniquement par l'opportunisme.

L'hypocrisie de l'Occident dans la lutte contre le nazisme est révélée par sa russophobie dans le conflit ukrainien

Depuis 1945, le monde occidental s'arroge le titre de champion de la lutte antinazie, au même moment, comme l'indiquent les annales de l'histoire des relations internationales, il manifeste une hypocrisie évidente par sa russophobie, notamment dans le conflit ukrainien par procuration, en passant par la «  Perestroïka » et l'admission de la plupart des anciens pays socialistes et de certains États qui faisaient partie de l'URSS dans l'Alliance transatlantique.

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Union européenne et l'OTAN appuient un gouvernement ukrainien qui, non seulement tolère la célébration de collaborateurs tels que Stepan Bandera, mais aussi intègre des factions néonazies, à l'instar du bataillon Azov*, au sein de ses forces armées, bénéficiant parallèlement d'un soutien militaire et financier considérable. Cette indulgence envers l'extrémisme, alliée à une diabolisation constante de la Russie - successeur de l'Union soviétique, ayant versé le sang de 27 millions des siens pour vaincre le IIIe Reich - trahit une stratégie géopolitique visant l'isolement de Moscou. Le 9 mai 2025, alors que l'Occident dédaigne les cérémonies du Jour de la Victoire à Moscou, une  trentaine de dirigeants mondiaux, bravant les pressions de Bruxelles et Washington, honorent la parade sur la Place Rouge. Parmi eux, Xi Jinping (Chine), Luiz Inácio Lula da Silva (Brésil), Aleksandar Vučić (Serbie), Robert Fico (Slovaquie), Nicolás Maduro (Venezuela), Miguel Díaz-Canel (Cuba), Kassym-Jomart Tokaïev (Kazakhstan), Alexandre Loukachenko (Biélorussie), Nikol Pashinian (Arménie), ainsi que les leaders d'Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Kirghizstan, du Turkménistan, du Vietnam, du Laos, de Mongolie, d'Egypte, de Birmanie, du Burkina Faso, du Zimbabwe, du Congo, d'Ethiopie, de Guinée équatoriale, de Palestine, d'Abkhazie, d'Ossétie du Sud, et de la République serbe de Bosnie. Des délégations de haut rang de l'Inde, de l'Indonésie, du Nicaragua, d'Afrique du Sud, et de 34 ministères de la Défense, ainsi que des vétérans des Etats-Unis et d'Israël, marquent également leur présence.

Cette affluence remarquable, en contraste avec l'absence des leaders de l'Occident, met en exergue leur isolement choisi et leur réticence à admettre le rôle historique de premier plan de l'URSS, préférant une narration antirusse qui réécrit l'histoire au gré de leurs desseins hégémoniques.

La célébration du 9 mai 2025 est un acte de mémoire et de défi géopolitique

Le 9 mai 2025, la Fédération de Russie célèbre avec éclat le 80e anniversaire du Jour de la Victoire, acte de commémoration de la défaite de l'Allemagne nazie par l'Union soviétique durant la Grande Guerre patriotique. Sur l'emblématique  Place Rouge, en présence de Vladimir Poutine et d'un aréopage de chefs d'Etat internationaux, parmi lesquels Xi Jinping, Lula da Silva, Vučić, Fico, Maduro, Díaz-Canel, Tokaïev, Loukachenko, Pachinian, ainsi que des dignitaires d'Asie centrale, d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, une imposante parade militaire déploie chars T-90, missiles Iskander, systèmes S-400 et drones Orlan, étendards de la puissance militaire russe.

Des contingents de 13 nations, y compris la Chine et le Vietnam, paradent, tandis que la présence de figures telles que  Pierre de Gaulle et Mahmoud Abbas confère à l'événement une dimension symbolique accrue. Cette cérémonie, ponctuée par un discours de Poutine glorifiant la « vérité historique » face aux altérations occidentales, s'élève au-delà du simple acte commémoratif pour devenir une manifestation de résilience face à la négation de l'apport soviétique et un défi lancé à l'hégémonie unipolaire.

En dépit des menaces de frappes de drones émanant de l'Ukraine et des mises en garde de l'Union européenne contre la participation à ce qu'elle considère comme un « affront », la présence de personnalités telles que Robert Fico, seul dirigeant d'un Etat membre de l'UE, et Aleksandar Vučić, habilement positionné entre Moscou et Bruxelles, témoigne d'un réajustement géopolitique. Le 9 mai 2025, chargé d'émotion et de gravité, consacre donc la Russie comme un centre d'influence stratégique, fédérant des nations du Sud global et de l'Europe de l'Est autour d'une célébration de l'héritage antifasciste, en opposition à une russophobie occidentale reniant ses propres principes démocratiques.

La leçon à ne pas oublier est que Moscou et le Sud global célèbrent la Victoire de 1945 en dénonçant l'hypocrisie du monde occidental qui trahit l'antifascisme par sa russophobie. Reste à savoir si pour maintenir la cohésion du microcosme (Occident) face au macrocosme (Sud global), les vassaux (UE, Londres) se maintiendront trop longtemps aux pieds du maître (Washington) remuant affectueusement la queue.

On peut dire que le succès de la commémoration de la Victoire dans la Grande Guerre Patriotique est assimilable à une grenade dégoupillée lancée dans les jambes des adversaires de la Russie.

*- interdit en Russie

Mohamed Lamine KABA, Expert en géopolitique de la gouvernance et de l'intégration régionale, Institut de la gouvernance, des sciences humaines et sociales, Université panafricaine

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